4ème catéchèse paroissiale du 19/12/2021
En grec, l’évènement de l’Annonciation s’appelle « Evangelismos » et en slavon« Blagovetchenié » c’est-à-dire « bonne nouvelle » car l’ange Gabriel annonce à la jeune Marie la plus grande des nouvelles, le début de notre salut, autrement dit, le début de la restauration de la communion entre Dieu et l’homme par le fait que le Fils de Dieu devient fils de l’homme en Marie.
Et le tropaire de la fête de l’Annonciation l’exprime parfaitement : « Aujourd’hui est le commencement de notre salut, le mystère d’avant les siècles se manifeste ; le Fils de Dieu devient le fils de la Vierge et Gabriel annonce la grâce ; clamons avec lui à la Mère de Dieu, réjouis-toi, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ! »
Car Dieu, depuis notre éloignement de Sa présence par notre sortie du paradis, continue de dialoguer avec l’homme à travers les patriarches, les prophètes, les rois et les justes dont lisons l’histoire dans le 1er Testament (ou ancienne Alliance) qu’Il suscitera au sein de Son peuple qu’Il a élu et qui Lui ont répondu, déjà à travers Abraham le 1er d’entre les Patriarches.
Par les paroles des prophètes, Dieu promet d’envoyer le Messie et Son peuple, malgré de nombreuses infidélités à Dieu, porte cette promesse avec foi et vit dans cette attente et cette espérance.
Mais pour que ce miracle ait lieu, encore faut-il que l’humanité accueille Dieu et Marie sera cet accueil lorsqu’elle consent librement à recevoir Dieu dans son sein : « Je suis la servante du Seigneur » dit-elle à l’ange, « qu’il m’advienne selon ta parole » (Lc 1, 38).
On comprend mieux pourquoi, dans nos hymnes, la Mère de Dieu est appelée « Echelle de Jacob » car elle est le lien entre Dieu et l’homme, entre le ciel et la terre : « Voilà qu’une échelle était plantée en terre et que son sommet atteignait le ciel et des anges de Dieu y montaient et en descendaient » (Gn 28, 12).
Il y a également la prophétie de David : « Ecoutez donc, Maison de David ! Le Seigneur Lui-même vous donnera un signe, voici que la Vierge est enceinte et va enfanter un fils et elle l’appellera Emmanuel (Dieu avec nous) ». Cette prophétie s’accomplit le jour de l’Annonciation de l’ange Gabriel à Marie et celle-ci lui répond « fiat », autrement dit, « que cela advienne » ; sans cette acceptation libre de Marie, le Fils de Dieu n’aurait pas pu devenir fils de l’homme et Il ne se serait pas incarné car Dieu ne force jamais la conscience de l’homme et Il attend toujours que nous Lui répondions librement.
Quand nous disons, dans le « Notre Père » « que Ta volonté soit faite ! » nous disons comme Marie « fiat » « que cela advienne ».
Également, à chaque fois que nous disons « Amen ! » c’est-à-dire « qu’il en soit ainsi ! » dans les offices et les prières de l’Eglise, nous disons « oui » librement.
Mais Marie n’est pas dupe de la vie, elle n’est pas du tout naïve et c’est pour cela qu’elle questionne l’ange : « comment cela se fera-t-il car je ne connais point d’homme, car je n’ai pas de relation intime avec un homme ? » Et l’ange de lui répondre : « l’E.S. descendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de Son ombre » ; c’est aussi la confession de foi que nous chantons à chaque Liturgie : « qui pour nous hommes et pour notre salut, (le Christ) est descendu des Cieux, S’est incarné du Saint-Esprit et de Marie la Vierge et S’est fait homme ».
Aussi, lorsque Marie vient visiter Elisabeth sa cousine, enceinte du futur Jean-Baptiste, cette dernière reconnait la prophétie d’Isaïe à travers le tressaillement de joie de Jn Baptiste dans son sein et elle dira à Marie : « Tu es bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de ton sein est béni ! » (Lc 1, 42) Marie s’est unie à Dieu en devenant Sa Mère et nous aussi, à l’image de Marie, nous nous unissons à Lui dans le plus grand des sacrements, celui de l’Eucharistie et cette union est réelle et non « symbolique », ce n’est pas une représentation car nous communions pleinement au Corps et au Sang du Christ ; le Christ S’est fait semblable à nous pour que nous puissions retrouver notre ressemblance à Lui.
« Dieu S’est fait homme » diront de nombreux pères de l’Eglise, « pour que l’homme devienne Dieu » c’est la vocation de tout chrétien depuis son baptême, c’est-à-dire notre sainteté et c’est le but de toute notre vie.
Marie a totalement accompli cette union avec Dieu et c’est pour cela qu’elle est notre guide dans notre vie de disciple du Christ.